Texte 3 - proposition de traduction, groupe N. Pinet

佐々木敦、『記録編集』in 徳丸吉彦・高橋悠治・北中正和・渡辺裕編「事典 世界音楽の本」、東京、 岩波書店、2007、p. 64-65.

La musique depuis l’invention du sampling

Avec « Imaginary Landscape n° 1 » (1939), John Cage est le premier à avoir eu l’idée d’utiliser les sons tirés de disques vinyles dans un morceau de musique. Mais l’utilisation régulière des platines et des disques comme une sorte d’instruments de musique vient bien sûr du hip hop qui naît au sein de la culture afro-américaine au milieu des années 1970. Celui qu’on appelle « DJ », en utilisant tour à tour deux platines, enchaîne sans pause des morceaux issus de différents disques. Bientôt naît par exemple la technique du « break beat » qui, en jouant de manière répétée un même extrait particulier de percussion sur les deux platines, sert à marquer le rythme. La piste sonore enregistrée de cette manière a constitué la base sur laquelle s’est développée ensuite la forme musicale particulière qu’est le rap. Dans les réalisations impliquant le maniement de platines, on trouve aussi différentes techniques particulières comme le « scratch » qui consiste à créer des bruits en frottant la surface du disque avec la tête de lecture. Nommés « platinistes », les DJ qui maîtrisent ces techniques ont été progressivement considérés comme des musiciens. Certains, qui avaient commencé à mixer dans le sillage du hip hop, s’affranchissent de la contrainte d’un beat immuable, tâtonnent et expérimentent en toute liberté. Ils deviendront plus tard célèbres aussi en tant qu’artistes, comme Christian Marclay et d’autres qui, encouragés par celui-ci, se sont tournés vers les platines, notamment Ōtomo Yoshihide, le Canadien Martin Tétreault et le Français eRikm.